Levitation 1

Année 2000

90 cm x 60 cm

Levitation 2

Année 2000

90 cm x 60 cm

Robe Rouge 1

Année 2000

60 cm x 75 cm

Robe Rouge 3

Année 2000

60 cm x 90 cm

Vincent Colza

Année 2000

90 cm x 60 cm

Vide 2

Année 1999

55 cm x 90 cm

Vincent diagomale

Année 2000

90 cm x 60 cm

Saut Luc 1

Année 1999

42 cm x 65 cm

Saut Luc 2

Année 1999

42 cm x 65 cm

Saut Laurent

Année 1999

90 cm x 60 cm

Vide 1

Année 1998

100 cm x 80 cm

Elodie

Année 2000

110 cm x 60 cm

"Franchir mes images,
      c'est accepter de sauter dans le vide…"

Centre de gravité

Je considère la photographie comme un espace, à l’intérieur duquel se composent et se recomposent dans une même image plusieurs plans; fenêtres dans lesquelles je superpose des chorégraphies, des mouvements de corps arrêtés dans le temps.

La question de l’apesanteur, du temps suspendu, reste une question importante dans mon travail photographique.
Cette interrogation sur "l’espace-temps" s’est affirmée lors de la réalisation d’un film sur la natation synchronisée où le corps de filles, filmées sous l’eau prenaient des positions de renversement, de déséquilibre.
La caméra elle-même était retournée parfois, l’espace perturbé, tout repère visuel perdu. Depuis cette vidéo, je me pose la question de savoir comment décaler notre regard,
notre point de vue, comment déranger notre vision ?
Comment capter ces fragiles émois, ces mouvements éphémères...
J’ai poursuivi mon travail en photographiant des gens sautant en l’air. Ils semblent du coup revêtir une autre présence, en lévitation, flottants.
Dans ces images où je fixe le mouvement, j’arrête le temps; une autre vision de la réalité s’opère.
L’environnement spatial de la prise de vue est contrôlé pour pouvoir construire cette vision décalée, parfois mystique, comme l’image d’"Elodie" dans l’eau où l’univers est transformé, au point de devenir évanescent.
La perception est troublée par cette envie de m’affranchir de l’apesanteur. Le centre de gravité est lui-même décalé et c’est aussi du décalage de son corps, de son rapport au monde dont il est question.
Le corps de mes modèles est en déséquilibre, en tension, perpétuelle. Aussi la prise de vue devient une épreuve quasi physique tant je demande aux modèles d’explorer les limites d’équilibre de leurs corps.
Jusqu’où son corps peut-il aller ? Jusqu’au moment de la chute, de la rupture ?
En regardant mes images j’aimerais que le spectateur se questionne sur sa position, son "être-là", sa relation au sol, son rapport aux choses.